Je n’ai été envoye que por parfaire les bonnes manières

par Yasir Qadhi

Le bon akhlaq est un sujet crucial. Penchons-nous sur ce que le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, dit : « La seule raison pour laquelle j’ai été envoyé est pour parfaire les bonnes manières (akhlaq). »

Allah, subhanahu wa ta’ala, énonce dans la sourate Al-Qalam, une sourate mecquoise révélée pour défendre le statut et l’honneur du Prophète Muhammad, sal Allahu alayhi wa sallam, ce qui suit :

[Et tu es certes, d'une moralité imminente.] (Sourate Al-Qalam 68/4)

Cette « moralité imminente » est un akhlaq de haut niveau. Le bon akhlaq, ou la bonne conduite, fait donc partie des éloges fait au Prophète par Allah, subhanahu wa ta’ala. Ceci nous démontre la prépondérance du bon akhlaq ; en défendant le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, l’une des premières choses qu’Allah mentionne est son bon akhlaq.

Nombreux sont les versets coraniques faisant référence au bon akhlaq. Allah dit :

[Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers (vos) père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur.] (Sourate An-Nisa 4/36)

Donc il faut démontrer un bon akhlaq à tout le monde incluant vos parents, votre entourage, les pauvres, les orphelins et tous les êtres humains. Même si vous partez en voyage accompagnée d’une autre personne, il faut bien se comporter avec elle.

Allah, subhanahu wa ta’ala affirme, dans une autre ayah :

[Et dis à Mes serviteurs d'exprimer les meilleures paroles.] (Sourate Al-Isra 17/53)

Exprimez-vous par de bonnes paroles. Allah décrit le ‘ibaad ar-Rahman, les serviteurs d’Allah, comme des individus déambulant sur la terre avec humilité et modestie. Ils ne sont point arrogants. Ces traits de caractère sont parmi ceux qui doivent se retrouver chez tous les croyants. Allah déteste l’arrogance dans toutes ses formes. Il déteste le kibr et l’orgueil dans toutes leurs formes aussi.

Il y a tellement de bénéfices et de bénédictions dans le fait d’avoir un bon akhlaq. Je vous résumerai certains bénédictions et bénéfices mentionnés par le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, et dans le Coran. Ils sont nombreux mais on en mentionnera huit ici.

Première bénédiction :

Avoir un bon akhlaq est un thème que l’on retrouve tout au long du Coran et dans la sunnah, ce qui prouve son importance. Le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, conseillait souvent d’avoir un bon akhlaq. Dans un hadith, il dit à Mu’adh : « Crains Allah où que tu sois, fait suivre une bonne action à une mauvaise et agis envers les autres avec un bon akhlaq. » Trois idées de toute beauté et pleines de compréhension.

Dans un autre hadith, une personne vint voir le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, et lui demanda conseil. Le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, lui répondit : « Sois ferme, persévérant, droit sur le sirat al-mustaqeem, et assure-toi que ton akhlaq est bon vis-à-vis des autres. »

Le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, dit aussi : « Crains Allah et ne rends pas dérisoire quelque chose de bon même si cette chose n’est que l’acte de prendre ton seau rempli d’eau pour le verser dans celui de ton frère. »

À cette époque-là, il fallait prendre l’eau d’un puits et ceci était une chose très insignifiante. Dans chaque maisonnée, chaque personne allait puiser l’eau du réservoir plus d’une fois par jour. C’était une chose mineure, pas de très grande importance, et tout le monde le faisait. Alors le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, déclara qu’il ne fallait pas dévaloriser une bonne action, même si cette bonne action est simplement de verser le contenu de votre seau d’eau dans celui de votre frère lorsque vous trouvez qu’il vient aussi pour puiser l’eau.

Il affirma aussi : « Même si vous rencontrez votre frère avec un sourire au visage, ne banalisez pas cette bonne action. »

Et dans un autre hadith : « Si une personne vous maudit ou essaie de chercher des fautes que vous n’avez pas (ou en d’autres mots, vous accuse d’une faute que vous n’avez pas), dans ce cas, n’essayez pas de trouver une faute qu’il a en réalité. »

Donc même s’il ment à propos de vous ou qu’il vous calomnie, ne soulignez pas ses fautes à lui. Il, sal Allahu alayhi wa sallam, continua en disant : « Laisse-le parce que la mauvaise partie de cette action sera pour lui et la bonne partie pour vous. »

Une autre fois il mentionna : « Ne maudissez jamais quelqu’un. »

Deuxième bénédiction :

Les meilleures bénédictions à recevoir sont la foi (eman) et un bon akhlaq. Le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, déclara : « La meilleure bénédiction qu’une personne puisse recevoir dans cette vie-ci est l’akhlaq. »

L’argent, la santé, le statut social, la famille, les enfants ou bien n’importe quoi dans ce monde ne peut se comparer au fait d’avoir un bon akhlaq.

Dans un autre hadith il affirma : « L’homme n’a reçu rien de meilleur que le bon akhlaq. »

Et dans un autre hadith il dit : « Je vous ordonne d’avoir un bon akhlaq. » Cela veut dire qu’il faut avoir une bonne conduite et un bon caractère.

Et dans un autre hadith encore : « Abstenez-vous aussi de parler pendant une longue période de temps car par Celui qui possède mon âme, la création ne peut pas s’embellir que grâce à ceci. » En d’autres mots, vous ne pouvez pas vous embellir que grâce au bon akhlaq.

Troisième bénédiction :

La récompense donnée à celui qui a un bon akhlaq est meilleure, ou au mois équivalente, à la récompense accordée pour des actes d’adoration surérogatoires et continuels. Les récompenses qu’une personne reçoit par le biais d’un bon akhlaq ne sont pas celles qu’elle reçoit par l’intermédiaire de l’adoration. À travers l’akhlaq, un individu peut se voir accordé de nombreuses bénédictions qu’il n’aurait pas reçu autrement. Le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, affirma : « Quelqu’un qui a un bon akhlaq peut atteindre le même niveau qu’une personne qui prie toute la nuit et qui jeûne toute la journée. »

Qui parmi nous jeûne chaque jour et prie chaque nuit? Personne. Pourtant, si nous démontrons un bon akhlaq, nous pouvons aisément nous voir attribué le même niveau qu’une personne qui jeûne tous les jours et prie toutes les nuits.

Dans une narration le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, mentionna la récompense d’une personne « musaddat », c’est-à-dire une personne qui réconcilie les musulmans entre eux en étant amicale, sociale et en démontrant un bon akhlaq. Il dit : « Le musulman qui est musaddat atteint le darajat as-sawwam al-qawwam. »

« Sawwam » signifie celui qui jeûne continuellement et « qawwam » décrit celui qui prie continuellement. Ainsi, le musulman qui est très social, qui a un bon akhlaq, et qui s’acquitte des droits de ses frères atteint le même niveau que celui qui prie et jeûne continuellement, et ce grâce à son bon akhlaq. Cela est la façon de gagner du thawwab supplémentaire.

Peu d’entre nous accomplissent la prière du tahajjud et font des jeûnes non obligatoires. Néanmoins, si nous voulons faire partie de ceux qui obtiennent de bonnes actions, tout ce que nous devons faire c’est de nous assurer de faire partie de ceux qui démontrent un bon akhlaq.

Quatrième bénédiction :

Un bon akhlaq indique une foi forte (eman). Il peut aussi être le signe de la perfection de la foi. Ce dernier point ne doit en aucun cas être banalisé. Ne pas avoir un bon akhlaq revient à dire ne pas avoir une foi forte. C’est aussi simple que ça, et ce peu importe le statut ou l’étiquette qu’une personne se donne. Peu importe ce qu’il dit de lui-même ou s’il se glorifie ; du moment qu’il fait preuve d’arrogance, de vulgarité ou de vanité, alors il n’est pas un bon musulman. Même si ce dernier prie et jeûne, il n’a ni perfectionné ni renforcé son eman. Tandis qu’une personne qui accomplit le minimum de wajibaat, c’est-à-dire, ce qui est obligatoire, mais qui démontre un bon akhlaq, cette personne est meilleure que la personne priant ou jeûnant plus qu’elle et dont l’akhlaq est mauvais.

Le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, déclara : « Les personnes (ou les croyants) qui ont mieux perfectionné leur eman sont ceux qui ont le meilleur akhlaq. » Et dans une autre narration : « Les meilleurs des croyants sont ceux qui ont le meilleur akhlaq. »

On retrouve aussi dans le même hadith : « Les meilleurs d’entre vous sont ceux qui sont les meilleurs envers leurs femmes. »

Ce dernier hadith est un bon sujet de réflexion. Pourquoi est-ce que les meilleurs d’entre nous sont ceux qui sont les meilleurs envers leurs femmes ? C’est parce qu’il est facile d’avoir un bon akhlaq avec son voisin que l’on rencontre une fois par jour ou son collègue que l’on ne côtoie que quelques heures par jour ou encore son entourage que l’on voit une fois par année ou tout autre personne que l’on croise de temps en temps. C’est très facile d’avoir un bon akhlaq avec ces derniers. Par contre, lorsqu’une personne démontre un bon akhlaq envers sa femme, celle avec qui il mange, boit, dort et à côte de laquelle il se réveille, alors cette personne a atteint un haut niveau de perfection de son akhlaq.

Dans un autre hadith, le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, affirma : « Les meilleurs des croyants sont ceux qui ont le meilleur akhlaq, ceux dont les épaules sont voûtées. »

Quelle est la signification ce cela ? En arabe cette expression décrit une personne humble. Quiconque les bouscule ou marche sur leurs pieds, ils resteront quand même silencieux et humbles. Le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, les décrit aussi comme des personnes qui sont amicales et qui agissent amicalement avec les autres. Ils sont ceux aussi qui accomplissent l’ulfa (confrérie/amitié). Il dit aussi qu’il n’y a rien de bon en une personne qui ne démontre pas le concept d’ulfa et qui ne le reçoit pas des autres. Donc le croyant est celui qui est amical envers les autres. Et lorsque les autres agissent amicalement avec lui, il leur répond de même. Il ne répond pas avec arrogance ou sarcasme, et il ne minimise pas les autres ni essaie de les éprouver. Ceci n’est pas la manière dont un croyant se comporte. Il est celui qui a un bon fond, qui souhaite sincèrement du bien aux autres, et qui désire le meilleur pour lui et pour ses frères musulmans.

Cinquième bénédiction :

L’akhlaq est un concept très aimé par Allah. Il, subhanahu wa ta’ala, aime les bonnes caractéristiques et déteste les mauvaises. Dans un hadith, le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, déclara : « Allah est beau et Il aime la beauté. Il aime un akhlaq noble (ma’ali akhlaq) et déteste les mauvaises caractéristiques. »

Le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, dit aussi : « Allah, subhanahu wa ta’ala, possède des réservoirs sur la terre, et ces réservoirs sont les cœurs de Ses servants. » Cela veut dire que les cœurs de Ses serviteurs contiennent la miséricorde, l’amour et le savoir d’Allah. Les servants d’Allah sont comme des réservoirs qui reçoivent Sa miséricorde. Les plus aimés de ces réservoirs sont ceux qui sont doux et souples. Allah, subhanahu wa ta’ala, apprécie ou aime le plus les gens au cœur doux et gentil.

Le contraire est vrai aussi. Lorsqu’une personne a un cœur dur et des manières vulgaires ou qu’elle critique toujours son prochain ou encore qu’elle est arrogante, sarcastique et qu’elle se croit supérieure aux autres, alors on évite toujours de s’entourer d’une telle personne. De plus, Allah, subhanahu wa ta’ala, déteste ce genre de personne peu importe le nom dont elle s’affuble ou le nombre de fois qu’elle jeûne ou prie.

Sixième bénédiction :

Ce qui pèsera le plus lourd dans la balance le Jour du Jugement dernier sera le bon akhlaq. C’est un élément lourd qui aidera le croyant lorsque l’on pèsera la balance le Jour du Jugement. On placera les bonnes actions de chaque personne dans la balance de droite tandis que les mauvaises actions seront placées dans la balance de gauche. Et comme le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, dit : « L’aspect le plus puissant (lourd) (qui aidera un croyant) se trouvant dans la balance (meezaan) le Jour du Jugement est le bon akhlaq. »

Il n’y a rien de meilleur que le bon akhlaq. Ainsi, même si une personne n’a pas jeûné des jours non obligatoires ou n’a pas accompli des prières supplémentaires (sunnah) ou encore n’a pas accompli beaucoup de bonnes actions qu’il aurait pu accomplir, il reste quand même une façon de compenser pour cela le Jour du Jugement – c’est-à-dire, en ayant un bon akhlaq. C’est donc une grande bénédiction qui ne doit pas être minimisée ou banalisée.

Septième bénédiction :

Le fait d’avoir un bon akhlaq vous rapprochera du Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, le Jour du Jugement et au paradis (jannah). Plus ton akhlaq sera bon et plus vous serez proche du Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, le Jour du Jugement et aussi dans le paradis. Il, sal Allahu alayhi wa sallam, affirma : « Ceux d’entre vous qui seront les plus proches de moi le Jour du Jugement seront ceux qui ont démontré un bon akhlaq. »

Donc, si vous vous voulez être près du Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, et apprécier sa compagnie le Jour du Jugement ainsi qu’au paradis, il faut avoir un bon akhlaq.

Dans un autre hadith le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, dit : « Ceux d’entre vous que j’aime le plus et qui seront proches de moi dans l’autre vie sont ceux qui démontrent le meilleur des akhlaq. Ceux-là seront ceux qui auront les places le plus proche de moi. »

L’opposé est vrai aussi. Le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, déclara : « Et les individus que je déteste le plus et qui seront le plus éloigné de moi dans l’autre vie sont ceux qui possèdent le pire des akhlaq. »

Ceux-là seront très loin du Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam. Et il les décrivit en disant : « Atharta'oon, al-mutabayhaqun, al-mutashaddaqoon. » Ces trois mots ont les mêmes caractéristiques, à savoir leur vulgarité, leur brutalité et leur grossièreté dans leur façon de parler. Ils sont arrogants et vaniteux. Ils ont un mauvais akhlaq et ne se gênent pas de le montrer à autrui. Ces types de personnes seront les plus mauvais et les plus détestés par Allah. D’ailleurs, le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, se tiendra très éloigné d’eux le Jour du Jugement dernier.

Huitième bénédiction :

Le bon akhlaq est d’une telle importance que c’est cela, ajouté au taqwa d’Allah, qui fera entrer beaucoup de personnes au paradis : taqwallahi, wa husnul khuluq. L’akhlaq est un des facteurs principaux qui permettra aux gens d’entrer au paradis. Quelqu’un demanda une fois au Prophète : « Quel est le caractéristique qui permettra au plus grand nombre de personnes d’entrer au paradis ? » Il, sal Allahu alayhi wa sallam, répondit : « Avoir le taqwa d’Allah et un bon akhlaq. »

Ces deux caractéristiques vont ensemble : tawheed et akhlaq, c’est-à-dire, l’adoration d’Allah de la bonne manière et bien traiter les autres. Quand on combine ces deux éléments, cette combinaison permettra alors au plus grand nombre de personnes à entrer dans le paradis comparé aux autres caractéristiques qu’une personne puisse posséder.

Ce sont les huit bénédictions ; cependant il existe beaucoup plus de bénédictions que les huit que j’ai choisi de mentionner.

Deuxième partie :

Avoir un bon akhlaq est facile et difficile à la fois. D’un côté, il est facile d’avoir un bon akhlaq parce que vous n’avez pas besoin de dépenser beaucoup de temps et d’argent sur cela. De l’autre côté, il est difficile d’avoir un bon akhlaq car vous devez vous contrôler, être sur le qui-vive constamment et surveiller votre propre personne. En essayant de chercher le juste milieu quant à l’acquisition d’un bon akhlaq, il est important d’éviter les deux extrémités. Certains, et ceci est rare parmi les musulmans alhamdulillah et commun parmi les non musulmans, mettent l’accent plus sur leur akhlaq que sur leur adoration d’Allah. Vous trouverez parmi les chrétiens quelques-uns qui affirment : « Du moment où je suis bon envers les autres, du moment où je suis pacifiste et en harmonie avec la société, la culture et la nature, alors même si je commettais un grand péché ou du shirk, ce n’est pas important ou grave tant et aussi longtemps que je suis bon avec chacun. »

Donc cette personne a donné préséance à l’akhlaq avec les humains au détriment de celui avec Allah. Si un individu laisse les wajibaat, par exemple l’accomplissement des cinq prières, alors ne vous attendez pas à ce que ce dernier rentre au paradis juste parce qu’il a souri à son frère. Le fait d’arrêter de prier est un péché majeur, et ça pourrait même être un type de kufr. Cependant, certaines personnes pourraient le banaliser en prétextant, « Je suis bon avec les autres et c’est ça qui est important. » C’est faux ; il faut accomplir les wajibaat.

Tous ces hadiths s’appliquent uniquement lorsque vous accomplissez au moins les wajibaat. Prier les cinq prières obligatoires, jeûner au mois du ramadan, donner l’aumône, et ensuite vous devez faire preuve d’un bon akhlaq. Quand vous aurez fait ceci, c’est là que vous pourrez être récompensé plus que celui qui jeûne et qui prie tout en ayant un mauvais akhlaq. En somme, vous ne devez pas mettre de côté les wajibaat sous prétexte de bien agir avec les autres.

L’autre extrémité est que certains ignorent complètement l’akhlaq. Malheureusement, cette extrémité est une réalité commune parmi les musulmans, surtout ceux qui prêchent la bonne méthodologie et l’adhésion au bon groupe, celui de Ahlul Sunnah wal Jama'ah. Ces derniers croient que parce qu’ils pratiquent la bonne croyance en Allah, parce qu’ils suivent l’interprétation correcte du Coran et de la sunnah, sans oublier leur adhérence aux bonnes méthodologies d’adoration d’Allah et que parce qu’ils appellent les gens à cette adoration, alors ils peuvent ignorer tous les versets et les hadiths relatifs au akhlaq. Cette idéologie les pousse à se comporter avec arrogance, à minimiser les autres et à médire des autres. Ceci n’est pas le comportement d’un croyant. Le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, n’agissait pas ainsi. Donc ces segments de la société, même s’ils ont reconnu l’importance du tawheed et aqeedah, ont négligé et ignoré en même temps la bonne conduite et le fait d’avoir une bonne confrérie. En réalité, ceci est un signe d’un faible eman.

Peu importe ce qu’ils disent ou l’étiquette qu’ils s’approprient ; si une personne a un mauvais akhlaq, si elle est arrogante, vulgaire ou encore si elle parle comme un charretier, alors c’est une personne avec un faible eman. Ceci est l’autre extrémité. Vous devez éviter les deux extrémités. Le juste milieu est que nous adorons Allah de la façon dont Il mérite d’être adoré tout en possédant un bon akhlaq avec les autres musulmans.

Voilà pourquoi il est important d’avoir un bon akhlaq accompagné d’un savoir parce que ce dernier vous indique quoi faire et quand le faire. Sans le savoir une personne ne saura pas comment agir face à une situation donnée. En conséquence, le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, affirma : « Les meilleurs d’entre vous en Islam et les meilleurs d’entre vous qui se sont convertis sont les meilleurs en akhlaq tant et aussi longtemps qu’ils possèdent le savoir. »

Sans le savoir, l’akhlaq est moins puissant. Toutefois lorsqu’une personne combine savoir et akhlaq, alors ceci conduit l’eman à son apogée. Et c’est pourquoi on retrouve chez le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, une combinaison parfaite de ces deux éléments, le savoir et l’akhlaq puisqu’il possédait le plus de savoir sur Allah, il Le craignait le plus et il avait le meilleur akhlaq.

Allah décrit le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, dans le Coran : [Mais si tu étais rude, au cœur dur, ils se seraient enfuis de ton entourage.] (Al Imran 3/159)

Ainsi, Allah, subhanahu wa ta’ala, dit au Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, que même s’il est le Prophète d’Allah et que les sahabah sont les meilleurs de tous dans la société, s’il avait un mauvais akhlaq, les sahabah l’auraient quitté.

Imaginons qu’un da’ee, un prêcheur appelant à l’islam, a un mauvais akhlaq. Personne ne prêtera foi à son prêche. Ni sa famille ni son entourage ne l’écouteront, et encore moins la société, et ce s’il a un mauvais akhlaq. Nous pouvons donc déduire que la perfection se manifeste lorsqu’une personne combine l’akhlaq avec le savoir. Ainsi, quand un existe sans l’autre, ceci est un signe d’imperfection voire même un signe de déficience.

Nous devons éviter les deux extrémités. La première étant de mettre l’accent sur l’akhlaq envers les humains tout en ignorant l’adoration d’Allah. Et l’autre extrémité est de soi-disant parfaire l’adoration d’Allah mais d’avoir un mauvais akhlaq avec les autres humains.

Troisième partie :

On retrouve l’akhlaq sous trois types. Le premier type est le plus important puisqu’on parle ici d’akhlaq avec Allah, subhanahu wa ta’ala, c'est-à-dire de votre comportement avec Allah. Que pensez-vous d’Allah ? À quel point Le craignez-vous ? À quel point L’aimez-vous ? L’amour, la crainte et l’espoir sont les composants essentiels du tawheed. Votre amour pour Allah, votre crainte de la punition d’Allah et votre espoir en la miséricorde d’Allah soulèvent bien des questions, à savoir : Est-ce que vous avez perfectionné ces trois éléments ? À quel point désirez-vous la récompense d’Allah ? À quel point L’aimez-vous ? Et quel est votre akhlaq vis-à-vis d’Allah ? Cette dernière question est la plus importante.

Le deuxième type d’akhlaq est l’akhlaq que nous devons entretenir avec la création, les musulmans, les non musulmans, et même avec les animaux. Chacun a son propre lot d’akhlaq. Comment devons-nous nous comporter avec eux dans une situation ou circonstance donnée ? Cette deuxième catégorie d’akhlaq n’est pas si importante comparée à la première. Une fois que la personne aura cerné le premier type d’akhlaq par le biais du tawheed et en adorant Allah de la façon dont Il mérite d’être adoré, alors elle pourra passer au second type d’akhlaq. D’ailleurs, le second type d’akhlaq se base uniquement sur la relation entre l’individu et la création.

Le troisième de type d’akhlaq n’est autre que notre akhlaq envers nous même. Effectivement, il arrive que le concept d’akhlaq s’applique aussi à notre propre personne. Notre corps a des droits sur nous ainsi que notre esprit et notre âme. Une fois, le Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, dit à Salman Farsi de déclarer aux compagnons ce qui suit : « Dis-leur que leur corps a un droit sur eux, que leur âme a un droit sur eux, et que leur famille et leur femme ont des droits sur eux. Par conséquent, donne à chacun le droit qu’il a sur toi. »

Donne à toute chose son droit. Ainsi, le troisième type d’akhlaq est l’akhlaq que quelqu’un exerce sur lui-même.

Lorsque nous comprenons les trois types d’akhlaq voire l’akhlaq envers Allah, l’akhlaq envers la création et l’akhlaq envers soi-même, nous apprécierons le hadith suivant du Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam : « Je n’ai été envoyé que (voulant dire ici, la seule raison pour laquelle Allah m’a envoyé) pour parfaire le bon akhlaq. »

Prions qu’Allah, subhanahu wa ta’ala, nous donne le savoir et nous accorde également un akhlaq nous permettant de prêcher et d’appeler les autres à agir en se basant sur ce même savoir. Et qu’Allah puisse nous ressusciter en compagnie du Prophète, sal Allahu alayhi wa sallam, nous octroyer son shifaa'a, et nous accorder le paradis (jannah) grâce à nos actions et grâce au pardon d’Allah.