Lorsque Je serai grand, je voudrais être Abu Bakr
par Muhammad Alshareef
Après que des groupes de gens soient devenus musulmans, Abu Bakr - radi Allahu anhu – insista auprès de Rasul Allah - sal Allahu aleyhi wa sallam, qu’eux, les musulmans, déclarent leur Islam publiquement et qu’ils ne se cachent plus. Rasul Allah finalement agréa et ils entrèrent en groupe dans l’enceinte de la ka'bah, chacun placé dans un coin, et appelèrent alors les gens à l’Islam. Abu Bakr - radi Allahu anhu - fut le premier khateeb à inviter à Allah et à Son Messager.
Quand la foule assise là entendit Abu Bakr - radi Allahu anhu – et d’autres parlant d’Allah et de l’Islam, ils se mirent en colère et commencèrent à lapider et à battre les musulmans. Utbah sauta sur Abu Bakr – radi Allahu anhu – avec ses sandales de cuir, en le giflant à répétitions sur le visage jusqu'à ce qu’Abu Bakr - radi Allahu anhu - perdit connaissance. Il lui tomba alors dessus le frappant dans le ventre et continuant aussi ses attaques au visage. La tribu d’Abu Bakr – radi Allahu anhu – le libéra finalement d’Utbah et jura que si Abu Bakr mourrait, ils couperaient la tête d’Utbah en représailles. Abu Bakr baignait inconscient dans le sang, le visage indiscernable.
Ce fut seulement à la tombée de la nuit qu’Abu Bakr - radi Allahu anhu – commença à montrer des signes de vie. Savez-vous quelles furent ses premières paroles? « Qu’est-il arrivé à Rasul Allah? Qu’est-il arrivé à Rasul Allah? » Sa mère lui offrit de la nourriture mais il refusa. « Je ne toucherais pas la nourriture avant d’être amené près de Rasul Allah et d’être assuré qu’il va bien. »
Ils le portèrent à Daar Al-Arqam et quand il entra, Rasul Allah pleura en voyant l’état dans lequel était Abu Bakr - radi Allahu anhu – et l’étreignit. Il poursuivit l’étreinte alors que les musulmans se rassemblaient autour.
Des modèles à suivre. Dans son livre Risaalat Al-Mu'allim, Jamal Abideen nous raconte qu’à l’âge de deux ans – peut-être plus tôt – le garçon ou la fille commence habituellement à imiter tout ce qu’il voit. À l’age de 5 ou 6 ans, quand l’enfant est dans la garderie ou en première année, il atteint un culminant dans l’imitation de tout ce qu’il voit, bien ou mal. Ensuite cette habitude d’imiter s’amenuise mais continue à jouer un rôle vital dans l’éducation des enfants.
Ibn Khaldoon écrit dans son Muqaddimah à propos de ce problème, « les enfants sont influencés le plus par les exemples de comportement. Dans leurs jeunes années, les enfants pensent que tout ce que font les adultes est correct et bien et que leurs parents sont les meilleurs parmi les adultes et les plus parfaits. »
Les enfants n’apprennent pas par les paroles, ils apprennent par l’exemple. Quel poids détient un commandement à un enfant de son devoir de jeûner si le parent lui-même est en train de manger un sandwich? Pour cette raison, c’est une chose détestée et désestimée par Allah qu’une personne commande le bien et qu’elle-même agisse autrement que ce qu’elle commande. Car effectivement, ses paroles auront peu de crédit si ses actions et ses commandements sont contradictoires.
1. Ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre glorifient Allah, et Il est le Puissant, le Sage.
2. Ô vous qui avez cru! Pourquoi dites-vous ce que vous ne faites pas?
3. C'est une grande abomination auprès d'Allah que de dire ce que vous ne faites pas.
- Sourate As-Saff (61)
Et dans Sahih Muslim, le Prophète - sal Allahu aleyhi wa sallam – a dit, « Un homme sera amené le jour de la résurrection et sera jeté dans le feu. Les habitants du feu se regrouperont autour de lui et diront, « Ô un tel ! Qu’as-tu fais de mal? N’étais-tu pas celui qui disait aux gens de faire le bien et de rester éloignés du mal? » Il dira, « Oui mais j’avais l’habitude de commander de faire le bien mais je ne le faisais pas moi-même, et je commandais aux gens de s’éloigner du mal et moi-même je le commettais. »
La sévérité de cet avertissement résulte des séquelles nocives qui déteignent sur la personnalité de l’enfant quand il voit ses modèles de moralité faire le mal et ne pas faire ce qui est bien. Quand on ne pratique pas ce en quoi on prétend avoir foi, on peut causer la destruction de douzaines de vies le jour de la résurrection.
C’est en quête de nos modèles de conduite qu’on se tourne vers la lumière étincelante – Abu Bakr as Siddeeq, radi Allahu anhu.
Quand le Prophète – sal Allahu aleyhi wa sallam – reçut ses premières révélations, le premier qu’il approcha était son meilleur ami, Abu Bakr. Quand Abu Bakr - radi Allahu anhu - entendit que Muhammad avait été élu comme Prophète, il annonça immédiatement : « Je n’ai jamais eu un mensonge de ta part. J’atteste qu’il n’y a d’autre Dieu digne d’adoration que Dieu et que tu es le Messager de Dieu. » Rasul Allah dit plus tard « Il n’y a personne à qui j’ai parlé de l’Islam et qui n’en ait débattu avec moi excepté Abu Bakr. »
Avec les quelques versets qu’il connaissait, Abu Bakr - radi Allahu anhu - partit inviter au deen d’al-Islam. Bientôt, il escortait par la main des gens tels que Uthmaan, Az-Zubayr, AbdArRahmaan ibn `Owf, Sa'd, Abu `Ubaidah, et Talha – six des dix personnes à qui le paradis a été promis durant leur vie sur terre. Et au jour de la résurrection ils seront tous consignés dans le livre des bonnes actions d’Abu Bakr.
Dans les premiers jours de l’Islam, Abu Bakr - radi Allahu anhu – marchait autour des marchés et des maisons observant tous les esclaves musulmans qui étaient torturés. Il regardait Umayyah traîner Bilal à l’extérieur, dans le désert brûlant à l’heure du zénith, les plus chauds moments de la journée. Umayyah pressait Bilal contre le sol ardent et plaçait un rocher sur sa poitrine pour augmenter la torture. Bilal ne disait rien d’autre que, « Ahad, Ahad – Un Seul, juste Un Seul ». Abu Bakr regardait et soufflait à Bilal, « YunJeeka AlWaahidul Ahad – L’Unique, Le Seul (Allah) te sauvera! »
Abu Bakr alla voir Umayyah et lui demanda qu’il lui vende Bilal pour 5 uwqiyyah d’or. Umayyah était étonné de ce montant et agréa précipitamment. « Prends Bilal, il n’y a aucun bien en lui. » Après que l’affaire fut faite, Umayyah ricana, « Aurais-tu refusé de payer plus qu’un uwqiyyah, je te l’aurais quand même vendu. » Et Abu Bakr annonça, « Et aurais-tu refusé de me le vendre pour pas moins que 100 uwqiyyah, je l’aurais quand même acheté! »
Les mauvaises langues – comme d’habitude – répandirent des rumeurs sur la libération de Bilal par Abu Bakr, disant qu’il l’avait fait uniquement à cause d’une faveur qu’il lui devait. Dans le Coran, parmi des versets qui seront récités jusqu’à la fin des temps, Allah révéla clairement les intentions d’Abu Bakr :
18. (Celui) qui donne ses biens pour se purifier
19. et auprès de qui personne ne profite d'un bienfait intéressé,
20. mais seulement pour la recherche de La Face de son Seigneur le Très-Haut.
21. Et certes, il sera bientôt satisfait!]
- Sourate Al-Layl (92)
Lisez le dernier verset encore. Allah dit à Abu Bakr - radi Allahu anhu – qu’Il le rendra satisfait. Allahu akbar! Imagine si Allah te disait cela. Y aurait-il quelque chose de plus précieux pour toi que cet ayah?
Ainsi était Abu Bakr, ainsi était khalifatu Rasulillaah. Quand `Amr ibn Al- Aas devint musulman, Rasul Allah le désigna comme leader pour une des armées des musulmans.
`Amr croyait que ceci n’était possible que parce que Rasul Allah– sal Allahu aleyhi wa sallam – l’aimait le plus. Donc, quand l’armée revint, `Amr s’en fut s’asseoir près de Rasul Allah – sal Allahu aleyhi wa sallam – et lui demanda pour que tout le monde puisse entendre la réponse : « Qui aimes-tu le plus ? » Rasul Allah répondit, « Aicha ». Sa femme. Surpris, `Amr demanda, « Non, parmi les hommes, qui? » Il lui dit : « Son père ! » Abu Bakr, radi Allahu anhu.
Deuxième Partie: Qui sont nos Modèles de conduite?
Vous êtes-vous déjà assis avec vos enfants ou avec les enfants de vos voisins? Donnez-leur un ballon de basket et abaissez le cerceau pour eux et écoutez ce qu’ils disent. Tous – à quelques exceptions près – citeront le nom d’un joueur de basket kafir en lançant le ballon. Vous entendrez le nom de Michael Jordan crié et le nom d’autres, un nom qui vient de leur coeur alors qu’ils slamment la balle avec hilarité.
Écoutez attentivement, ils disent innocemment au monde, « Je veux être un joueur de basket-ball kafir, juste comme ce kafir Jordan. » Ne soyez donc pas surpris quand ils atteindront l’université, quand ils auront perdu leur précieuse jeunesse et qu’ils pourront lancer un ballon dans un panier avec une précision incroyable, mais qu’ils ne pourront pas lire Al-Fatiha sans balbutier comme un bébé.
Le jour de la résurrection, ces idoles de divertissement dénieront tous ceux qui les ont pris comme modèles de conduite et qui ont imité leurs péchés. Intéressant que Reebok fasse la publicité d’une de ces idoles faisant un dunk et à la fin de la publicité, il marche vers la caméra et dit « Juste parce que je « dunk » une balle ça ne veut pas dire que je dois élever vos enfants. » Subhan Allah, si les enfants et les parents comprenaient seulement ce qu’il dit.
Regardez les vrais modèles de comportement et les enfants qui les ont pris pour exemples. Aicha raconte que Rasul Allah avait l’habitude de les visiter les matins et les soirs. Mais un jour, il vint à midi, une heure signifiant qu’une chose différente se passait. Abu Bakr - radi Allahu anhu – ouvrit la porte et Rasul Allah lui annonça qu’Allah avait donné la permission de faire la hijrah à Médine. Abu Bakr bondit, « Ensemble, yaa Rasul Allah, ensemble! » Et Rasul Allah répondit, « ensemble ». Abu
Bakr commença à pleurer.
Aicha commente, « je n’avais jamais cru possible que quelqu’un puisse pleurer de joie jusqu’a ce que je vis mon père ce jour-là pleurer quand il découvrit qu’il ferait la hijrah avec Rasul Allah. »
Regardez l’incident de la hijrah et tu verras que toutes les personnes en dehors d’Abu Bakr étaient des enfants. Aicha et son frère Abd ArRahmaan. Asmaa fut giflée par Abu Jahl quand elle refusa de lui dire où était son père. Le guide qui les mena vers Médine était aussi un jeune garçon. Subhan Allah, ces enfants grandirent pour être parmi les meilleurs humains à avoir marché sur la surface de la terre. Comment ne pas le devenir quand ils avaient les meilleurs modèles d’exemplarité : Rasul Allah et Abu Bakr.
Apres 10 années de da'wah et de jihad à Médine, quand Rasul Allah décéda, Umar appela tous les gens, aiguisa son épée et dit : « Muhammad n’est pas mort. Il est juste allé vers son Seigneur comme Moussa est allé vers son Seigneur et il reviendra comme Moussa l’a fait. Quand il le fera, je tuerai tous ceux qui ont dit qu’il était mort. »
Les nouvelles de la mort du Prophète parvinrent à Abu Bakr. Il se prépara et galopa sur son cheval vers la maison de Rasul Allah. Là, Rasul Allah était couché recouvert d’un tissu. Abu Bakr souleva le tissu et embrassa Rasul Allah. « Tibta hayyan wa mayyitan – tu était béni quand tu étais en vie comme à ta mort. » Il sortit ensuite comme Umar s’adressait aux gens. « Assieds-toi Umar », dit Abu Bakr. Il pria ensuite Allah et commença, « Quiconque adorait Muhammad qu’il sache que Muhammad est mort, et quiconque adore Allah qu’il sache qu’Allah est Vivant et ne meurt jamais. » Il récita ensuite le verset, [Muhammad n'est qu'un messager - des messagers avant lui sont passés. S'il mourait, donc, ou s'il était tué, retourneriez-vous sur vos talons?]
Umar a dit, « Quand j’entendis le verset, mes genoux devinrent mous comme je tombais. Je sus que Rasul Allah était mort. »
Bientôt après cela, Abu Bakr envoya l’armée d’Usaamah. Usaamah avait 18 ans à ce moment, l’âge de nos jeunes dans une classe avant l’université. Il dirigea une armée musulmane entière, se battit contre les Romains, et revint à la maison victorieux, multipliant la peur de tous ceux qui voulaient attaquer Médine.
Quand Usaamah était sur le point de quitter Médine, Abu Bakr escortait son cheval tandis qu’il marchait à coté de lui. Usaamah dit, « tu monteras avec moi ou je descendrais et marcherais. » Mais Abu Bakr refusa, « tu ne descendras pas et je ne monterai pas. Quel mal cela me fait-il d’empoussiérer mes pieds dans la cause d’Allah pour une heure de la journée ? » En vérité, Usaamah atteignit cette position car il avait des modèles comme Abu Bakr.
Les musulmans comprenaient l’importance des modèles que leurs enfants avaient. `Amr ibn Utbah – rahimahullaah – conseilla à l’enseignant de son fils, « Que la première rectification que tu donnes à mon fils, soit la rectification de ta propre personne. » En vérité, leurs yeux sont fixés aux tiens. Le bien pour eux est ce que tu fais, même si c’est mal. Et le mal pour eux est ce que tu ne fais pas, même si c’est bien.
Plusieurs parents ont compris ce problème de trouver les modèles corrects pour leurs enfants. Voici un exemple avec lequel nous concluons : Dans la classe de maternelle, un enseignant non musulman s’assit avec les étudiants et demanda à chacun ce qu’ils voulaient être quand ils seraient grands. Un dit, « je veux être policier ». L’autre annonça, « je veux être pompier ». Ensuite, un garçon musulman dans l’assemblée dit : « Je veux être un sahaabi! » « Un quoi ? »
Quand la réunion des parents avec le professeur arriva, l’enseignant demanda aux parents à propos de ce sahaabi que leur garçon voulait devenir quand il serait grand. Ils dirent que dès qu’ils en ont l’occasion, ils lui lisent des histoires des compagnons du Prophète. Ils sont ainsi devenus ses modèles. Et quand il sera grand il veut juste être comme les sahaabi.
N’est ce pas ce que nous voulons pour nos enfants aussi?